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Dernier matin

Bernie n°5, Juin 2024

Poème publié à l’invitation de Florence Andoka sur le thème "Fissure"

noir
à travers les persiennes
la lumière des souvenirs s’enfance
spectralise
mon corps
fluorescent

paupière bat gros plan
fendille l’ombre
cœur
cœur
cœur
j’happe les images
virtuelles

son corps lourd
dans le mien
fondu loin où je dors et ne sens rien
repeat

au second sous-sol
près des réserves
la lumière persiste
à ne pas s’allumer
je pisse à toute vitesse
au cas où
sur le carrelage noir
luisent mes traces de pas

les souvenirs s’imagent
mon corps fixe
son corps flou animé
m’électrise sans plaisir
stupéfiée je m’oriente

les baisers cut
que je ne reçois pas
les caresses cut
qui ne me touchent pas
m’obsèdent

zoom sur mes côtes
désincarnées

je ferme les yeux
la bouche aimante
ventouse la main

juste là
être ensemble
peut-être
ajuster nos différences