Chez Robert Adams, photographe américain, et Abbas Kiarostami, photographe et cinéaste iranien, la captation paysagère s’envisage comme un acte méditatif et solitaire interrogeant le rapport de l’artiste au réel et à la représentation. Tous deux cultivent un regard pensif et montrent une même rigueur dans leur approche de territoires et de géographies qui sont au fondement d’œuvres dont la conscience éthique allie formalisme et quête intime.
Ce séminaire propose de voir en quoi l’œuvre-trouble de Kiarostami, l’imaginaire calligraphique qu’elle développe entre mouvement et fixité, comme celle idéaliste et écologique d’Adams, avec sa volonté d’accroitre la vision et d’exprimer une nouvelle intelligibilité du monde, font du paysage un genre iconique nourri de littérature et le terrain d’exploration privilégié de ce qu’Adams nomme « l’attachement à la vie ».