En apnée de Meg Grehan

Je lis de la poésie pour les ellipses qu’elle cultive, le rythme qu’elle impulse et les images qu’elle télescope. Un vers après l’autre, des collisions éclatent, me chavirent et réaménagent mon existence. L’agencement des mots sur les pages écrites par Sylvia Plath, Miel Pagès, Joelle Taylor ou Joséphine Bacon me soulève d’un souffle renversant qui exalte l’âme. Je me sens aérée, ventilée, allégée, comme lavée par la langue de celles qui écrivent les possibles. La vie reconfigurée.

Le poème est hospitalier et métamorphique. Ainsi peut-il prendre des accents essayistiques sous la plume d’Olivia Tapiero, se transformer en épopée grâce à Laura Vasquès ou en récit adolescent avec Meg Grehan. Dans En Apnée, cette dernière déploie le long monologue intérieur de Maxime, qui a onze ans, vit seule avec sa mère célibataire et voue une passion à la lecture et aux poissons. Maxime cherche des réponses à ses questions.